J’ai remarqué que certains d’entre vous, sont parfois confus et ne comprennent pas le clivage entre la gauche et la droite.
Certains d’entre vous, quand je pose la question, ne savent même pas si ils sont de gauche ou de droite, car ils ne maîtrisent pas bien ces notions ou ne savent plus trop bien à quoi ça correspond dans notre société d’aujourd’hui.
Car oui, de nos jours, on lit absolument tout et son contraire et ce n’est peut-être pas la première fois que vous voyez passer un article du style :
« Gauche/Droite, qui y croit encore ? »
Ou même une vidéo Youtube d’une personnalité qui déclare quelque chose du style :
« Il ne faut plus parler de gauche et de droite, mais de progressistes et conservateurs ! »
Est-ce qu’il y a du vrai dans tout ça ?
Est-ce que c’est juste un problème de sémantique ?
Et je vois bien que d’autres problèmes sont souvent traités dans les médias et les débats, comme :
« Le libéralisme, c’est de droite ou de gauche ? »
« Macron est-il de droite ou de gauche ? »
Cette notion de droite et de gauche, qui est pourtant l’une des plus utilisées partout, tout le temps, est ironiquement peut-être l’une des moins bien comprises.
Car pour comprendre pleinement cette notion cruciale il faut de très solides connaissances à la fois historiques, politiques et philosophiques.
Et je suis le premier à le reconnaître, les notions de droite et gauche perdent peu à peu de leur sens dans la société d’aujourd’hui, mais pas parce qu’elles ne sont pas claires… mais seulement parce qu’elles sont utilisées à tort et à travers par n’importe qui pour désigner n’importe quoi.
Or les valeurs de droite et de gauche sont gravées dans le marbre et connues de tous ceux qui font un minimum d’effort intellectuel.
Ces valeurs, elles ne changent pas.
C’est la société qui change.
Les origines historiques
L’apparition de la droite et la gauche remonte à la Révolution.
Afin de faire face à une situation financière et politique compliquée, Louis XVI ouvre les États généraux le 5 mai 1789.
Ces États généraux tournent court et les bourgeois constituent une « Assemblée nationale » le 17 juin. Puis « Assemblée nationale constituante » le 9 juillet.
Lors des délibérations du 11 septembre, les députés ont débattu d’un potentiel droit de veto à laisser au roi.
Les partisans d’un veto absolu s’opposaient aux partisans d’un simple veto suspensif.
Selon la légende, les premiers se placèrent à droite du roi, les seconds à gauche.
Les deux camps sont ainsi représentés :
- à droite se placent les opposants à la révolution
- à gauche se placent les partisans de la révolution
Cette opposition va traverser les frontières françaises et faire école partout à travers le monde, où cette appellation sera reprise !
Chaque pays évoluera donc ensuite à sa manière, modifiant et déplaçant son spectre politique beaucoup plus à gauche, ou beaucoup plus à droite selon les cultures.
La philosophie politique derrière ce clivage
Au-delà d’un contexte historique précis, ce clivage révèle une profonde opposition anthropologique sur comment aborder l’individu, la société et le monde.
Au-delà de l’attachement à un régime politique, ce qui oppose droite et gauche relève plus de la philosophie, de la nature de l’Homme et l’essence de la patrie.
Certains chercheurs et philosophes iront même jusqu’à dire que ce clivage, même si mis au grand jour par la Révolution française, existait déjà depuis l’antiquité, entre les Spartiates et les Athéniens.
La gauche :
De manière intemporelle, on peut donc dire que la gauche représente les valeurs progressistes.
Selon les époques, la gauche poussera le progrès, que ce soit le droit des travailleurs, le droit des minorités, etc.
Le dénominateur commun de toutes les gauches est donc bien le progressisme.
La gauche prend comme socle philosophique et idéologique, l’influence des Lumières, de l’universalisme.
L’Homme est d’abord un individu avant d’appartenir à une communauté, et elle doit se plier à ses besoins.
La société doit donc devenir égalitaire.
La droite :
À droite, la logique est tout autre.
Par essence, la droite est contre-révolutionnaire.
En effet, face à l’idéalisme des Lumières, les contre-révolutionnaires disent fonder leur pensée sur le réel.
Ils se placent en héritiers d’un ordre naturel qui les dépasse.
Ainsi l’individu doit s’effacer au profit de la communauté et l’Homme naît avec un bagage génétique et culturel qui le définit et qu’il se doit de respecter, de maintenir et surtout, de transmettre.
Le centre :
Enfin, au centre, sont placés ceux qui, parfois votent à gauche, parfois à droite et parfois pas du tout.
Nous allons les disséquer dans un prochain post, car ils jouent un rôle très important et à partir de la révolution industrielle, vont complètement réorganiser le spectre politique.
Une anthropologie pour chaque camp
Comprendre la gauche
La gauche, à son origine, n’est donc absolument pas « ouvrière », cela n’apparaitra que bien plus tard à l’époque de la révolution industrielle.
À l’origine, la gauche est composée en réalité de la bourgeoisie française.
Le noyau dur qui a souhaité, fomenter et organiser la Révolution française, comme solution pour accéder au pouvoir, car cette bourgeoisie était frustrée d’être parfois plus riche que les nobles, mais ne pas pouvoir accéder au pouvoir, pour autant.
La bourgeoisie française est l’origine de la gauche, opposée à l’aristocratie incarnée par la droite.
Et comme elle le fait depuis ses débuts, la gauche (les bourgeois) pour accéder au pouvoir, utilise comme étendard une minorité, une « victime », pour cacher ses volontés d’accaparation du pouvoir sous un voile de bonne volonté et de soucis du « petit peuple ».
De nombreux bourgeois révolutionnaires l’avoueront d’ailleurs dans des lettres, révélant par bribes que le vrai but n’est pas de libérer le tiers état, mais uniquement de l’utiliser.
Et donc pendant la Révolution, la bourgeoisie qui ne représente qu’une infime minorité dans la population, va pourtant habilement se présenter comme le défenseur du tiers état, pour l’utiliser comme foule violente afin de prendre le pouvoir aux mains des aristocrates.
Les prolétaires, évidemment, suivront ce mensonge. En tout cas en région parisienne principalement, puisqu’une grande partie des Français dans les provinces se lèveront en faveur du roi et contre les troupes révolutionnaires.
Cette levée massive du peuple français contre cette minorité bourgeoise prenant le pouvoir, conduira au génocide vendéen, qui ancrera définitivement la révolution dans la société française.
L’universalisme de la gauche la conduira ensuite à entreprendre de nombreuses réformes et projets, comme par exemple la colonisation, pour apporter le « progrès » au monde.
Jules Ferry, grande figure de la gauche, déclarera que la France avait « le devoir de civiliser les races inférieures ».
Cette même gauche d’ailleurs, aura souvent l’habitude à travers l’Histoire, de refourguer ses casseroles à la droite en faisant du révisionisme pour faire continuellement passer la droite pour ce qu’elle n’est pas.
Car oui, l’histoire de la gauche c’est :
- tenter quelque chose
- la droite dit « attention ça ne va pas marcher » ou « c’est une mauvaise idée »
- ça ne marche pas
- la gauche dit « c’est de la faute de la droite » ou « c’était l’idée de la droite »
- la droite récupère la casserole et la mauvaise réputation
- la gauche passe au délire suivant
Et ce cycle tourne en boucle depuis plus de 200 ans.
Je vous recommande, sur ce point, l’excellent livre de Xavier Moreau : Le Livre Noir de la Gauche Française.
Comprendre la droite
La droite incarne les hommes qui défendent l’ancien régime, qui peu importe selon l’époque, s’incarne souvent sous 2 valeurs : le conservatisme et la méritocratie.
Ce qui caractérise l’homme de droite, en réalité, c’est qu’il défend « l’ordre naturel » de ce qui était là avant que la gauche n’apparaisse.
C’est pourquoi en toute logique, l’homme de droite est le « statut quo », la posture par défaut de tout homme en tout pays.
Avant que toute société moderne n’apparaisse, l’homme en Amazonie, en Afrique, en Asie ou autre, est naturellement de droite.
La question ne se pose même pas puisqu’il n’y a pas de gauche.
Car les principes et traditions « de droite » sont en réalité les principes et traditions des civilisations humaines depuis les débuts de l’humanité.
L’homme de droite se « découvre » de droite, uniquement lorsque la gauche apparaît.
C’est donc un phénomène de « réaction », d’où parfois le terme employé par la gauche de « réactionnaire », qui n’intervient uniquement que lorsque la gauche essaye de perturber une société pour la modifier et lui apporter le « progrès ».
Car oui, tout ce que décide d’apporter la gauche, est forcément du « progrès », même si en réalité elle peut apporter des régressions.
La gauche s’accapare le concept de progrès et la prend en otage. Selon la gauche, tout ce que propose la gauche est forcément du progrès, tout ce que propose la droite n’est que « réfractaire ».
Or, l’histoire démontre que la plupart des réels grands progrès, sociaux, économiques, technologiques, sont ironiquement, souvent produits par des hommes de droite.
La seule différence est que tous ces inventeurs, chercheurs, politiciens, scientifiques ou entrepreneurs, ne présentent jamais ça comme un « progrès » uniquement parce que c’est nouveau, mais bel et bien car c’est un réel gain.
Abraham Lincoln, un conservateur qui dédia une grande partie de sa carrière à abolir l’esclavage, déclara : “En donnant la liberté aux esclaves, nous assurons celle des hommes libres.”
Comprendre le centre
Au fil des décennies, ce camp du centre a évolué pour se faire connaître comme une idéologie propre : « le libéralisme ».
Là réside déjà la première source de confusion car, par définition, les centristes votent parfois à gauche et parfois à droite.
Ce qui donne au fil des années, des libéraux qui sont « plutôt de gauche » et des libéraux qui sont « plutôt de droite ».
Raison très simple qui explique qu’on voit souvent des gens de gauche voire d’extrême gauche, nous expliquait que les « libéraux »sont des « droitards », des riches, des capitalistes, etc…
Car ils associent les centristes plutôt à droite, et donc par extension, la droite elle-même, comme « libérale », alors que la gauche se veut socialiste voire communiste.
De l’autre côté du spectre politique, les gens de droite observent les centristes plutôt de gauche, et donc associent par extension la gauche elle-même, au libéralisme, au capitalisme, etc… alors que la droite se veut autoritaire, protectionniste, voire dirigiste.
Le centre est donc bien souvent mal compris et fustigé des deux côtés.
Cependant, le libéralisme prend à l’origine, bel et bien ses sources dans la bourgeoisie française et la gauche. C’est même la définition originelle que prétend avoir la gauche, qui se veut la « créatrice du libéralisme ».
Le libéralisme pendant le début du clivage en France n’a pas très bonne presse.
Les libéraux sont vu comme des équilibristes, des opportunistes.
Mais le libéralisme va connaître un second souffle et s’accaparer la majorité du logiciel politique de l’Occident puis du monde, grâce à la révolution industrielle et la mutation du clivage faite par les anglo-saxons.
Le libéralisme est le camp le plus malléable selon les pays.
Dans certains pays, les idées des libéraux seront plutôt considérées de droite et dans d’autres pays, plutôt de gauche.
Nous verrons plus en détail cet aspect et la mutation du libéralisme plus bas dans cet article.
Perspective historique mondiale
Avant d’aborder la seconde phase du clivage gauche/droite, qui s’opère à partir de la révolution industrielle jusqu’à nos jours, faisons un point sur cette première phase.
La France au moment de la révolution et jusqu’à la bataille de Waterloo, reste encore la première puissance mondiale et donne au monde son clivage gauche/droite que tous les pays vont absorber et adapter à leurs propres paysages politiques.
Tous les pays développés vont peu à peu définir, en se basant sur le socle français, leurs propres spectres politiques de ce que signifient la droite et la gauche.
À partir de ce moment, il n’y aura plus vraiment UNE gauche et UNE droite, mais bel et bien DES gauches et DES droites.
Mais la définition de droite et gauche, bascule à partir de la défaite de Napoléon à Waterloo, qui signe la fin de l’hégémonie française et qui ouvre l’hégémonie anglo-saxonne.
À partir de ce moment, le Royaume-Uni, qui s’industrialise beaucoup plus vite que la France, va devenir la première puissance mondiale et redonner au monde son propre clivage, qui fera évoluer le français pour le complexifier.
Ce clivage à l’anglo-saxonne sera ensuite réinjecté en France et partout dans le monde, jusqu’à aujourd’hui.
La France elle-même est souvent confuse avec ces deux définitions, puisque la grande majorité des Français, qui baignent désormais dans la domination anglo-saxonne, utilisent cette nouvelle vision moderne de la droite et la gauche, alors que ceux qui utilisent toujours l’ancienne définition originelle à la française sont très minoritaires.
La mutation du clivage gauche/droite
À partir de la défaite de Waterloo et pendant la période de la révolution industrielle qui suit, le Royaume-Uni ainsi que les États-Unis vont complètement rebattre les cartes.
Le modèle français, de droite et gauche, va être complétement supplanté par le modèle anglo-saxon, qui lui, redéfinit le clivage non plus en un axe unique, mais en 2 axes.
Le clivage politique, à partir de la révolution industrielle et jusqu’à aujourd’hui, ne se fait plus uniquement sur la droite et la gauche mais en 2 dimensions !
Il y a donc une ligne horizontale, différenciant droite et gauche, mais également maintenant une ligne verticale, différenciant libéralisme et dirigisme.
C’est cette mutation qui va permettre l’apparition de nouvelles formes de gauchismes dans le monde, qui ne seront plus liés au libéralisme bourgeois français originel.
Nous verrons donc apparaître au fur et à mesure de l’industrialisation du monde, des gauchismes qui s’éloigneront de ce libéralisme bourgeois, et qui absorberont l’ancienne définition de la droite dirigiste et étatiste, pour se concentrer sur les inégalités d’un point de vue gauchiste.
Cette nouvelle gauche moderne, industrielle, prendra tout son sens grâce au Marxisme.
C’est donc à cette époque qu’on observe l’apparition par exemple du communisme, idée qui aurait complètement rebuté les bourgeois gauchistes originaux.
Lénine déclara lui-même que l’une de ses grandes sources d’inspirations était la révolution française, mais dans le même temps, prendra un tournant dirigiste qui lui donnera sa couleur communiste et s’affranchira de l’ancien modèle pour aller vers un communisme encore inédit.
La droite va également profondément muter grâce à ce nouveau clivage à l’anglo-saxonne, puisque que maintenant que la question de l’ancien régime est définitivement balayée, elle va embrasser le cadre républicain et par la même occasion le libéralisme.
Les clivages au travers de différents pays
Maintenant que nous comprenons que le clivage moderne se fait sur 2 axes, il est très facile d’observer le paysage politique des différents pays.
Commençons par la République française.
Le paysage politique français
La France actuelle est caractérisée par deux éléments :
1 : Absence de libéralisme
Le véritable libéralisme est quasi-absent, tous les partis de gauche comme de droite sont très dirigistes.
C’est presque la tradition républicaine française que de favoriser l’assistanat de masse, le socialisme de masse et le dirigisme d’état.
Pas étonnant que la France est le pays le plus taxé du monde.
C’est donc tout naturel que c’est de France que viennent souvent les mesures les plus autoritaristes.
Des mesures qui choquent parfois les Allemands ou les Anglo-saxons.
2 : Le glissement continu vers la gauche
Le spectre politique se déplace continuellement à gauche depuis ces 60 dernières années.
Ce qui était considéré « de gauche » il y a 30 ans, est maintenant considéré comme « de droite ».
Lorsque je lis des gens de gauche « classique » qui disent que « Macron n’est pas de gauche »… cela révèle en réalité une position de départ.
Macron est tellement parti loin à gauche, que par rapport à lui, on aura l’impression qu’un Michel Onfray est à droite.
Alors que Onfray est bel bien toujours du côté gauche de l’échiquier politique, c’est juste qu’il est plus à droite que Macron.
Quand on comprend cela, on comprend que par exemple, du point de vue d’un woke qui est à l’extrême gauche… tout le monde est de droite !
Eh oui… on comprend donc cette constante position de « victime » en opposition avec la terre entière, car du point de vue du woke, tout le monde est contre lui.
Et d’une certaine façon, c’est bien le cas puisque la gauche classique, la droite classique et l’extrême droite, représenteront plus de 80% de gens qui ne se retrouveront pas dans le discours wokiste.
De la même manière, quelqu’un qui est classé à « l’extrême droite » de l’échiquier français, aura l’impression que tout le système est contre lui et il se sentira acculé et menacé.
La Macronie est d’extrême gauche
Face à ce glissement continue vers la gauche de la politique française, certaines personnes de droite voire de gauche classique, n’arrivent même plus à comprendre que les élites qui nous gouvernent, sont en réalité d’extrême gauche.
L’échiquier s’est tellement déplacé vers la gauche de manière anormale, que les élites mondialistes sont bientôt à un stade ou plus aucun autre camp politique ne les comprend ou souhaite s’associer à leur camp.
Et plus leur dérive à l’extrême gauche s’accélère, plus l’opposition de tous les autres camps politiques qui eux bougent très peu, augmente.
Prenons Macron par exemple. Il dépasse bien à gauche son prédécesseur François Hollande, qui lui est resté dans une gauche légèrement plus classique et plus proche du centre, même si elle se revendique du Parti Socialiste.
Macron, comme beaucoup l’ont compris, est l’ultime aboutissement de la gauche, poussé à son paroxysme, que ce soit au niveau de l’autoritarisme, qui devient de plus en plus fort chez Macron, mais dans le même temps, du wokisme effréné, pousser de plus en plus sous le régime de Macron qui pousse volontairement la propagande woke en France.
Macron avoue lui-même qu’il est woke en assumant qu’il à dépassé par la gauche, la gauche traditionnelle, et se dit lui-même encore plus à gauche que la gauche classique, ça ne s’invente pas.
Il affirmait pendant sa première campagne présidentielle vouloir « réunir tous les progressistes. »
Macron n’est d’ailleurs qu’une extension, d’une gauche des ultra-riches qui souhaitent déstabiliser les sociétés occidentales en accentuant fortement le déracinement, l’effacement de l’identité et la prolétarisation pour obtenir le plus grand contrôle possible sur les populations.
Cette gauche de Macron, est la même gauche que Soros par exemple.
Ses propres termes :
Pour ma part, je suis de gauche.
D’une gauche qui se confronte au réel, qui veut réformer le pays.
Qui croit dans la liberté précisément parce qu’elle construit la véritable égalité de tous.
C’est ma culture, mon origine, c’est mon histoire familiale.
Mais j’ai constaté, j’ai éprouvé dans l’action politique, dans la vie de tous les jours, que cette conviction de gauche que je portais, que je défendais, cette volonté de réformer, elle était parfois plus distante d’une gauche devenue conservatrice.
Emmanuel Macron
Macron sert d’ailleurs les volontés du WEF, qui à sa manière souhaite une forme de communisme 2.0, des ultra-riches sur la population mondiale.
Lorsque Klaus Schwab annonce « vous ne posséderez rien et vous serez heureux », il incarne cette position des ultra-riches de vouloir imposer du communisme woke 2.0 à tout le monde, sauf à eux-mêmes bien sûr.
De la même manière que les élites comme Staline ou Lénine appliquaient le communisme toujours aux autres, jamais à eux-mêmes, car eux, restaient bel et bien dans le confort de la bourgeoisie.
Ce qui perturbe parfois certains qui pensent : « parce que Macron est un financier ultra-libéral pour les riches, il ne peut pas être d’extrême gauche ».
Or ils oublient une nuance fondamentale, le communisme woke, Macron la désire pour vous, pas pour lui.
Il faut toujours différencier le logiciel politique q’un dirigeant veut appliquer à la population, et ce qu’il s’applique à lui-même.
Les dictacteurs ne sont des dictateurs que pour les autres.
Pour eux-même et leurs cercles, la dictature n’est jamais appliquée.
Le paysage politique aux États-Unis
La société américaine est très différente des pays européens ou de la France.
Déjà par le simple fait que c’est une terre de migration par essence et qu’à part les natifs américains, il n’y pas vraiment d’autochtones.
La lecture politique européenne ne fait donc aucun sens là-bas, et donc le conservatisme ne se fait pas sur un héritage, sur un peuple ou une histoire commune, mais plutôt sur des libertés et des lois communes.
D’où l’importance pour les Américains de la Constitution, qui est au final, l’unique ciment qui lie toutes les communautés entre elles, car sans cette constitution, l’Amérique n’est qu’une terre abritant de multiples communautés qui vivent chacune dans leurs coins et se mélangent très peu.
Ce qui donne un paysage politique où la gauche est complètement débridée et où la droite à beaucoup moins d’appuis à utiliser pour défendre ses positions mais dans le même temps est beaucoup plus flexible et ratisse beaucoup plus large.
Les USA ont une configuration beaucoup plus libérale.
La droite américaine est même beaucoup plus libérale que la gauche, développant une branche libertarienne.
La principale source de conflits et débats au sein de la société américaine, réside toujours dans le fait que la gauche cherche à grossir les pouvoirs de l’État pour faire du dirigisme afin d’implémenter de l’égalitarisme, alors que la droite américaine cherche constamment à empêcher l’État de le faire.
Un homme de droite français, serait perçu comme trop dirigiste et très « socialiste » dans un sens, pour un américain.
Le niveau d’assistanat et de pouvoir de l’État français, ainsi que le niveau de taxations et de restrictions sur les entreprises, choquerait un Américain.
L’homme de droite français se soucie principalement de la préservation de sa culture, quitte à ce que le gouvernement contrôle tout pour le protéger.
L’homme de droite américain se soucie principalement que le gouvernement reste le plus petit possible.
En bref, le français veut qu’on s’occupe de lui alors que l’américain veut qu’on lui fiche la paix.
Le paysage politique en Russie
Quand on part de l’autre côté du globe pour aller observer le paysage politique en Russie, on constate encore une fois une configuration très différente.
En Russie, le plus gros parti, celui de Vladimir Poutine qui réunit la majorité des votes, est un immense bloc conservateur qui s’étale très bas dans le dirigisme et très haut dans le libéralisme.
De la même manière qu’en France le libéralisme n’a pas sa place, en Russie, c’est le gauchisme qui n’a pas sa place.
Même le parti communiste, qui est très autoritariste, reste du communisme « classique » et ne part absolument pas dans les dérives wokes, qu’il condamne.
Le spectre politique occidental a tellement poussé vers l’extrême gauche, que même le parti communiste en Russie, paraitrait comme réfractaire en France.
Le parti de Poutine et les autres petits partis encore plus à droite de Poutine, sont impensables pour la politique française qui est partie beaucoup trop loin à gauche.
En réalité, le paysage politique russe est beaucoup plus libéral, beaucoup plus conservateur et beaucoup plus traditionnel que le français.
Comme je l’expliquais dans mon récent article sur Navalny où je traite du paysage politique russe, je fais la démonstration en analysant les votes, qu’en Russie, la gauche « woke » n’existe pas ou quasiment pas.
Le paysage politique en Chine
En Chine, on assiste encore une fois à un paysage différent.
La différence c’est que même si dans les faits, le libéralisme économique est implémenté, dans l’idéologie, il ne l’est pas.
Le parti communiste reste le seul logiciel idéologique autorisé pour tenir la société chinoise en ordre.
Le gouvernement ne fait qu’appliquer une logique capitaliste à son fonctionnement économique, sans pour autant lui donner de couleur idéologique.
Un capitalisme qui est d’ailleurs scrupuleusement surveillé et controlé.
Par rapport à la France encore une fois, la grande dérive vers l’extrême gauche n’existe pas. Le parti reste uniquement centré sur du communisme classique.
À peu de choses près, le parti communiste chinois ressemble plus ou moins au parti communiste russe.
Superposition du paysage politique français et russe
Lorsqu’on s’amuse à superposer des paysages politiques de différents pays, on se rend compte alors de l’écart entre l’Occident et le reste des grandes puissances qui restent traditionnelles.
L’Occident glisse de plus en plus vers la gauche, et se détache du reste du monde et part à la dérive.
La majorité des pays « normaux » du monde regardent l’Occident comme un lieu de décadence complètement dégénéré, ce fameux « Empire du Mensonge ».
Et à l’intérieur de cet Occident, l’ironie c’est que la population ne se retrouve plus dans les partis politiques en place.
La gauche classique par exemple, celle des travailleurs, la gauche de Michel Onfray, se sent complètement déconnectée et pas du tout en adéquation avec la gauche d’aujourd’hui, qui elle, ne cesse de pousser de plus en plus vers l’extrémisme mais essaye de faire passer ça pour la norme, même si ça ne prend pas.
Ce glissement effrayant qui a lieu en Occident, fait qu’un invididu qui était très à gauche dans les années 60, peut être considéré de droite en 2024.
Alors que cette même personne n’aura absolument pas changé ses valeurs ou ses idées, c’est le spectre politique de l’Occident qui se déplace de plus en plus à gauche.
De manière opposée, en réponse à ce glissement inquiétant de l’Occident vers l’extrême gauche, les grands pays traditionnels comme la Russie, la Chine, le Brésil et d’autres plus petits, comme mécanisme d’autodéfense, se protègent en glissant de plus en plus à droite et en renforçant leurs positions pour ne pas être affectés par ce qu’ils perçoivent comme un « virus idéologique décadent ».
Se dessine donc depuis ces dernières années, non plus à l’échelle nationale mais à l’échelle mondiale, un clivage droite/gauche à l’échelle des civilisations.
On observe donc des civilisations « de droite » qui prennent des mesures, font passer des lois et déclarent ouvertement être des pays entièrement conservateurs, face à l’Occident qui se veut le champion du progressisme.
Les confusions politiques grandissantes en Occident
En Occident, on observe de plus en plus des phénomènes de confusions sur les valeurs politiques.
Ces confusions sont causées par 3 facteurs :
1 : Le glissement effréné vers la gauche
Ces dernières années, de plus en plus de gens assument ouvertement être de droite ou « d’extrême droite » car la majorité de ces gens se rendent bien compte que leur « extrême droite » qui n’accepte pas les délires wokes, n’est rien de plus que le centre ou la droite classique de leurs parents ou leurs grands-parents.
Aujourd’hui en Occident, le simple fait de vous opposer à la propagande LGBT en refusant d’accepter les délires transgenres, fait de vous quelqu’un d’extrême droite.
La conséquence fait que « l’extrême droite » devient tellement une banalité, qu’elle inclut une part de plus en plus grande de la population.
Le spectre politique perd donc de plus en plus sons sens.
2 : Les sujets clivants
On a vu apparaître ces dernières années en Occident, une série de sujets clivants.
Le covid, la guerre en Ukraine, la guerre à Gaza, l’insécurité, l’immigration massive, etc.
La société occidentale multiplie ces sujets clivants qui « remplaçent » le clivage gauche droite.
On a vu par exemple pendant l’épisode du Covid, des gens de droite être pro-vaccins, pro pass-sanitaires etc, et des gens de gauches être anti-vaccins, anti-pass sanitaires etc.
Et vice-versa.
Tout à coup le clivage gauche-droite saute sur ces sujets clivants et les opinions deviennent complètement réparties.
Quand quelqu’un essaye de redéfinir le clivage gauche droite, en essayant de le rentrer sous un angle de positionnement par rapport à un sujet clivant, ça ne fonctionne pas.
Mais l’erreur ne vient pas du clivage gauche-droite, uniquement des personnes qui réinterprètent ce clivage en le forçant à rentrer dans un système non plus baser sur des valeurs immuables, mais sur un seul et unique séparateur clivant.
On voit donc des gens qui utilisent le clivage gauche/droite de manière erronée en essayant de l’appliquer sur ces sujets de manière absolutiste.
On assiste à des raisonnements du type :
« Si tu es de gauche tu es forcément pro-Palestine et si tu es de droite tu es forcément pro-Israël ».
Or, ces clivages ne fonctionnent pas car il en réalité on observe par exemple, énormément de gens de droite et de gauche pour l’un ou pour l’autre.
Car la simple vérité est que ces sujets ne sont pas des sujets qui tombent dans le clivage gauche/droite.
Dans quasiment tous les pays du monde hors Occident, l’immigration de masse n’est acceptée ni par la gauche ni par la droite.
Il n’y a qu’en Europe que certains sujets définissent le camp politique alors qu’ils sont évidents et banals ailleurs.
3 : La situation particulière de l’Europe
Là où en Russie, en Chine, aux États-Unis, au Brésil ou dans n’importe quel autre pays du monde, on ne se pose même pas de questions sur la « souveraineté », et que le clivage droite/gauche est très clair, en Europe, la situation est différente.
L’Europe est le seul endroit au monde qui se pose des questions sur la souveraineté, puisque c’est le seul endroit du monde qui n’est pas souverain.
L’Union Européenne est une entité unique et aucun autre pays ou continent ne présente un tel rassemblement d’une vingtaine de pays qui délaissent une énorme part de souveraineté à une entité supranationale.
Cette opposition « mondialistes vs souverainistes » est un phénomène uniquement et typiquement européen.
Si vous allez aux USA, en Chine, en Russie, au Brésil, au Japon ou ailleurs, les pays ont leurs propres monnaies, leurs propres lois, leurs propres frontières, leurs propres souverainetés indiscutables, pleines et entières.
Dans la majorité des pays du monde, la souveraineté est un non-sujet.
il n’y a rien à débattre, puisque le pays est déjà souverain.
Le concept de « souverainisme » contre « mondialisme » est donc un concept uniquement européen qui ne fait sens nulle part ailleurs et qui est incompréhensible pour n’importe quelle grande puissance.
Conclusion
Pour résumer :
Aujourd’hui, dans le monde il n’y a pas un baromètre politique, mais deux.
- Il y a la droite et la gauche
- Il y a le libéralisme et le dirigisme.
Il y a donc 4 positions possibles :
- On peut être à la fois de gauche et libéral
- On peut être à la fois de gauche et dirigiste
- On peut être à la fois de droite et libéral
- On peut être à la fois de droite et dirigiste
Il n’y a pas une droite et une gauche, mais des droites et des gauches, qui ont des ensembles de valeurs différents.
La gauche et la droite d’un pays peuvent être très différentes de celles d’un autre pays.
En France, toujours exception française, le paysage politique est resté uniquement sur un seul axe, droite/gauche et déserte complètement l’axe libéralisme/dirigisme car tous les partis sont dirigistes.
En revanche, en France et plus largement dans l’UE, on assiste à des créations nouvelles de clivages politiques qui n’ont lieu nulle part ailleurs, suite à l’absence de souveraineté des pays européens, phénomène que les autres pays du monde ne connaissent pas.
La France et quelques pays de l’UE ont donc développé un clivage souverainiste/mondialiste.
Au niveau planétaire, le monde se sépare de plus en plus en deux blocs, l’un conservateur, principalement représenté par les BRICS et l’autre progressiste, principalement représenté par l’OTAN.
Pour finir, droite et gauche présentent donc de vraies divergences de fond, que l’on ne comprend qu’en revenant aux sources.
Mais les différentes évolutions de ce clivage ont conduit à une réelle confusion, au point que certains nient sa réalité et tentent de trouver d’autres moyens de décrire le paysage politique français.
Libéraux contre anti-libéraux, patriotes contre mondialistes, etc…
Ces visions décrivent bien une certaine réalité, mais c’est oublier que droite et gauche ont également leur raison d’être, à condition de garder à l’esprit leur origine historique et leur contexte à la fois national et mondial.
Très intéressant article.
Toutefois, il me semble que le chapitre à propos du macronisme comme d’extrême gauche (communiste) porte à confusion.
Macron est bien l’enfant de la révolution permanente porté par le capitalisme industrielle et n’est qu’à l’extrême gauche de cette gauche bourgeoise et non à l’extrême gauche sociale stigmatisée depuis toujours (les animaux, la matière humaine du management).
La macronisme se fond entièrement dans le néolibéralisme, totalitaire dans son fonctionnement, libérale dans son idéologie marchande (tout se vend, tout s’achète). Égalitaire dans le « tout se vaut ».
Le communisme (extrême gauche) porté par Roussel (opportuniste) se rapproche de la vision individualiste du combat portée par la gauche traditionnelle, d’où son échec.
C’est uniquement dans la situation où l’extrême gauche regroupant ceux qui ont une conscience de classe n’existe plus que le macronisme devient d’extrême gauche par effet de la chaise vide, sans pour autant être un partisant de la redistribution du capital.
Merci pour le retour !
Macron est un personnage très clivant parce que le personnage du « tout en même temps »
Cependant lorsqu’on étudie l’idéologie woke et comment les intellectuels de gauche qui l’ont créer raisonner, on se rend compte qu’en fait c’est une branche qui dépasse le communisme, dans le sens où le communisme se focalise sur l’inégalité économique. Le communisme cherche à effacer les différences économiques des individus. Le wokisme lui, se focalise sur le social et culturel. Une fois que les différences économiques sont traités, il se focalise sur aller chercher dans les fonds de tiroir la moindre petite différence entre les individus, pour essayer de les rattraper. La religion, le sexe, l’éthnie etc…
Macron n’est pas communiste, même si il est dirigiste, mais Macron est bel bien woke, dans le sens où ces politiques appliquent partout une politique qui favorise l’implémentation de l’idéologie woke, tout en essayant d’en faire profiter la classe des ultra-riches.
Ce qui parfois créer un « bug » dans l’esprit de certains car les ultra-riches sont les opposés des communistes. Or, les ultra-riches du WEF cherchent bel et bien à « uniformer » le monde, comme le dit Klaus Schwab, « vous n’aurez rien et vous serez heureux ». Un message qui ressemble à du communisme 2.0
Il faut toujours garder en tête que les élites appliquent toujours les idéaux à la population, mais jamais à eux mêmes, eux ils restent bourgeois.
Staline ou Lénine avaient pousser le communisme pour les autres, eux-mêmes sont rester bourgeois.
Aujourd’hui beaucoup de gens ont du mal à comprendre cette nuance.