Ces derniers mois et particulièrement ces dernières semaines, la Chine se tient derrière la Russie en cas d’escalade et le fait savoir.
En à peine quelques rencontres ces 3 derniers mois, la coopération entre la Chine et la Russie a fortement accéléré.
La Chine se dit prête à soutenir la Russie coûte que coûte et multiplie les déclarations d’officialisation de son soutien à la Russie.
Le nouveau ministre chinois de la Défense, Dong Jun lors de sa rencontre avec Sergueï Choïgou, le ministre de la Défense russe, déclare :
« Nous vous soutiendrons sur le dossier ukrainien même si les États-Unis et l’Europe continuent de faire pression sur la Chine, même si la coopération militaire entre la Chine et l’UE a souffert.»
Dong Jun, Ministre chinois de la Défense
Sur le plan économique :
Le soutien chinois à la Russie s’est surtout manifesté par une augmentation significative des échanges commerciaux entre les deux pays, atteignant 240 milliards de dollars en 2023, soit une hausse de 26,3 % par rapport à l’année précédente.
Sur le plan militaire :
La Chine et la Russie ont multiplié les exercices militaires conjoints ces derniers mois, notamment avec l’Iran pour finir le trio.
Au mois de Mars notamment, les exercices «Ceinture de sécurité maritime 2024», ont débuté mardi et impliqueraient plus de 20 navires, navires de soutien, bateaux de combat et hélicoptères navals des trois pays.
Et évidemment, les USA s’affolent face à cette alliance qui se renforce de mois en mois. Anthony Blinken déclare qu’il s’inquiète du soutien grandissant de la Chine à la Russie.
Un soutien chinois qui garantit un équilibre des forces sur le long terme
Le soutien de la Chine à la Russie est crucial dans l’équilibre du monde multipolaire, puisque tous les diplomates, économistes et chefs d’États savent très bien maintenant que la Chine est en voie de devenir la plus grande économie du monde d’ici 2035.
Un rapport de l’Institut d’études financières auprès de l’université Renmin de Chine a été publié récemment et décrit en détail l’évolution économique de la Chine sur les 10 prochaines années.
Les chercheurs indiens, canadiens, chinois, russes et américains ayant travaillé sur ce rapport, soulignent que la croissance économique de la Chine est plus importante que celle des États-Unis, le yuan ne cesse de se renforcer, alors que le niveau de son internalisation progresse.
“Si la Chine maintient la croissance du PIB à la hauteur d’environ 5% du PIB par an au cours de plusieurs années à venir ou au moins de 4% d’ici 2035, la Chine devrait dépasser les États-Unis pour devenir la plus grande économie du monde d’ici 2035”.
“Les pays émergents seront le principal moteur de la croissance économique mondiale dans le futur, alors que leur croissance rapide pourrait doubler le PIB mondial au cours de la décennie à venir”, ajoute l’étude.
La Russie a donc comme meilleur allié la future première puissance mondiale, une sacrée promesse d’avenir et une preuve de sécurité et stabilité pour le futur.
« Je pense que sous la direction ferme du président Poutine, le peuple russe aura un avenir radieux. »
Wang Yi, ministre des Affaires étrangères en Chine.
Le duo russo-chinois déstabilise les américains
Cette alliance qui irrite évidemment les USA et l’OTAN, qui eux sont sur le déclin, provoque des inquiétudes de plus en plus fortes chez les Américains.
Ces derniers se plaignent d’ailleurs auprès de leurs alliés (sans grand effet) que la Chine accroit son soutien aux efforts russes dans la guerre en Ukraine.
La Chine a récemment fourni à la Russie des images satellites à usage militaire, de minuscules composants électroniques, des instruments de divers types, des optiques, du carburant pour fusées, des technologies de drones et de missiles, des machines de fabrication et une coopération approfondie dans le domaine spatial.
Le renseignement américain déclarait il y a peu :
« Le commerce entre la Chine et la Russie a augmenté depuis le début de la guerre en Ukraine, et les exportations de produits potentiellement utilisables à des fins militaires en provenance de Chine ont plus que triplé depuis 2022”.
Face à cette agitation américaine, la Chine a remis à sa place les États-Unis, en les appelant à ne pas interférer dans les relations commerciales russo-chinoises.
“Le commerce entre la Chine et la Russie ne devrait pas faire l’objet d’interférences ou de restrictions. Nous appelons instamment la partie américaine à s’abstenir de négliger les bonnes relations entre la Chine et la Russie et de renoncer à chercher un bouc émissaire”.
Porte-parole de la diplomatie chinoise.
L’hyperpuissance chinoise fait de l’ombre aux USA
La Chine multiplie également les déclarations faisant bien comprendre qu’ils ont une mentalité très différente de la mentalité hégémonique américaine, et que la vision chinoise multipolaire du monde est très différente de ce à quoi les Américains nous ont habitués.
Le président chinois Xi Jinping déclarait très récemment que la Chine ne peut pas suivre la voie de la modernisation occidentale, qui « implique de voler les autres pays ».
Il précise que la modernisation chinoise « est fondamentalement différente de la modernisation occidentale. »
« La Chine ne peut pas suivre la voie de la modernisation occidentale, qui se caractérise par la polarisation et le pillage des autres pays ».
Xi Jinping
«La modernisation chinoise, a affirmé Xi Jinping, est fondée sur les réalités propres à la Chine, en fonction de ses conditions nationales et avec des objectifs, des plans et des stratégies clairs».
Xi Jinping
Les États-Unis se réveillent face à la puissance grandissante de la Chine
Impuissants face à la coopération étroite des deux colosses chinois et russe, les USA préparent leur armée à un conflit potentiel avec la Chine.
Avec sa nouvelle stratégie Force Design 2030, les USA préparent le Corps des Marines au conflit avec la Chine dans les prochaines années.
Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, le Corps des Marines des États-Unis a pour objectif de ne pas laisser l’armée chinoise occuper, en cas d’un conflit, la première ligne des îles qui s’étend de l’Indonésie au Japon et qui sépare la Chine de l’océan Pacifique.
“Le rôle des forces américaines sera de retenir la marine et les forces aériennes de l’armée chinoise et de ne pas nous laisser déployer nos troupes en attendant que les forces principales des États-Unis, ses groupes d’aviation et sa marine, ne viennent de loin et n’entrent dans le combat” déclare un analyste chinois.
Dans cette nouvelle stratégie, l’armée américaine réadapte le message et l’entraînement destiné à ses troupes, qui contiennent désormais des indications qui montrent que l’armée américaine considère devoir se battre avec un rival à force égale.
“Les Américains ne sont plus très sûrs d’eux. Ils sentent que la mer ne leur appartient plus et qu’ils ne pourront pas la monopoliser”, a précisé Wu Wei, analyste chinois.
Une première pour les Américains qui commencent à comprendre qu’ils ne sont plus les maîtres du monde, et ça leur fait tout drôle.
Les médias américains confirment également ces plans américains de préparation à un conflit éventuel avec la Chine, comme par exemple le Washington Post qui a publié le 29 mars un reportage sur les exercices du troisième régiment du Corps des Marines des États-Unis où il était clairement indiqué que les militaires américains se préparaient à un conflit éventuel avec la Chine dans la région Asie-Pacifique.
L’attention des États-Unis monopolisé par la Chine
Si un tel conflit arrivait, les États-Unis devraient monopoliser 100% de leurs troupes pour faire face uniquement à la Chine.
On ne prend même pas en compte le soutien potentiel de l’Iran ou de la Russie à la Chine, qui viendrait complètement faire pencher la balance.
Dans un tel contexte, les gouvernements européens, qui attendent naïvement une aide de l’OTAN en cas de conflit, sont rappelés à la réalité.
« L’Europe doit abandonner l’idée que les États-Unis viendront définitivement à la rescousse en cas de menace militaire », a déclaré Armin Papperger, président du conseil d’administration de l’industrie militaire Rheinmetall AG, dans une interview accordée au Financial Times.
« Au cours des dernières décennies, les dirigeants européens ont tenu pour acquis que les États-Unis viendraient à la rescousse du continent en cas de menace militaire, mais cela ne se produira pas ».
Armin Papperger
Il a expliqué que le blocage de l’aide supplémentaire à l’Ukraine par les députés américains est un signal à l’Europe que Washington « ne paiera plus pour cela ».
Selon M. Papperger, les États-Unis concentrent actuellement leurs forces dans la région Asie-Pacifique et, en cas de conflit armé à grande échelle, « les États-Unis se concentreront sur l’Asie et l’Europe sera laissée complètement seule ».
Le message est donc très clair, l’Oncle Sam ne viendra pas assister l’Europe en cas de conflit, car il sera lui-même débordé par la puissance chinoise.
Si la Russie, l’Iran ou une alliance des deux voire d’autres pays alliés, venaient à entrer en conflit contre l’Europe seule et livrée à elle-même, cette dernière se ferait littéralement écraser en très peu de temps.
Les États-Unis et l’Europe sont en train de vivre leurs dernières années d’hégémonie.
Nous vivons en ce moment même, lors de cette année 2024 et également ces prochaines années, le basculement total et sous nos yeux, du rééquilibre des puissances vers le monde multipolaire.
Une visite récente qui renforce encore plus la coopération russo-chinoise
Il y a quelques jours, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, s’est rendu en Chine pour renforcer encore plus la collaboration russo-chinoise et la faire passer à un autre niveau.
Lors de cette rencontre, il déclarait :
Notre partenariat stratégique est basé sur les principes d’un dialogue respectueux, égal et de confiance, ainsi que sur un soutien mutuel dans les questions touchant aux intérêts fondamentaux des deux pays.
Cette récente rencontre à couvert énormément de sujets, que ce soit les relations commerciales, militaires, diplomatiques et également la lutte contre le terrorisme.
Le duo Russie-Chine est devenu tellement puissant, qu’il peut maintenant confronter de manière directe les USA et les bousculer sur leurs prétentions territoriales maritimes.
La Chine et la Russie ont donc contesté les prétentions américaines sur une partie des fonds marins riches en ressources naturelles.
En effet, Washington n’a pas ratifié un traité régissant l’accès aux ressources dans les eaux internationales.
Des diplomates chinois et russes ont déclaré il y a quelques semaines que les revendications américaines sur les zones élargies des fonds marins étaient inacceptables, mettant un frein aux avancées américaines.
L’une des déclarations de Lavrov lors de sa visite en Chine conclut parfaitement cette série de publications de cette semaine sur l’alliance Russo-Chinoise.
Nous travaillons actuellement, comme vous l’avez dit, cher ministre, à la création d’un ordre mondial multipolaire plus juste, au développement de formats de coopération inclusifs et créatifs, tels que les BRICS et l’OCS, et nous déployons des efforts pour consolider les pays du Sud global afin d’assurer une plus grande justice et une plus grande égalité dans les affaires mondiales.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères
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