Histoire
Les origines de Noël

Aujourd’hui, j’ai eu envie de tenter d’explorer les origines de Noël et leur évolution jusqu’à notre époque.

Afin de complétement comprendre en quoi consiste réellement cette fête.

Elle me semble de plus en plus remise en cause, à la fois par ses détracteurs mais également, par ceux qui seraient censés la défendre.

N’étant pas historien, j’espère que mes humbles recherches et mon analyse vous plairont et participeront même à la pleine appréciation de Noël cette année.

Les origines de Noël, une fête boudée par certains à cause de son américanisation ou de son aspect commercial actuel

On entend de plus en plus ces dernières années, beaucoup de monde critiquer l’aspect commercial, superficiel voire “américain” des fêtes de Noël, qui sont devenues, avec l’avènement de la consommation à outrance et d’événements comme le Black Friday ou le Cyber Monday, la quintessence de notre société consumériste.

Beaucoup de commerces et certains secteurs font parfois la majorité de leur chiffre d’affaires sur cette période de l’année, c’est dire la frénésie d’achat qu’elle suscite.

Avec le père Noël en costume rouge omniprésent rappelant son “créateur” moderne qui est Coca-Cola, l’un des groupes les plus caricaturaux de cette société de consommation, il est difficile de détourner les yeux ou d’y échapper.

Et pour ne pas faire les mauvaises langues, il faut avouer que ce constat est plutôt juste.

Ce que devient Noël au fil des années depuis la mondialisation très récente du monde, s’éloigne peu à peu du véritable esprit de Noël pour en devenir presque ironiquement son exact opposé.

Et pourtant, même si les américains se sont appropriés cette fête à leur manière, ils l’ont bel et bien hérité des européens, qui eux-mêmes ont fait mûrir cette fête pendant des millénaires.

Et il serait dommage d’assimiler cette fête à la consommation alors qu’elle est en réalité le fruit d’un lourd héritage et de traditions immémoriales qui sont l’exact opposé de ces valeurs matérialistes.

Après lecture de cet article, nous vous encouragerons donc à non pas bouder totalement Noël mais plutôt à vous réapproprier cette fête à la manière véritablement européenne, en accentuant sur cette longue mémoire qui est nôtre et passant les fêtes avec vos proches sur des valeurs communes.

Vous comprendrez également par cette article l’importance primordiale de cette fête pour notre génération et celles à venir.

Des origines païennes multiples

Comme on peut s’en douter car c’est souvent le cas en Europe, la majorité des fêtes qui ont résisté à l’épreuve du temps pour nous parvenir jusqu’à aujourd’hui sont en général des juxtapositions de multiples fêtes païennes puis chrétiennes, s’adaptant à chaque fois aux normes sociales de leurs époques respectives.

Mais si on souhaite remonter le plus loin possible, on se demande tout simplement : pourquoi cela a émergé à ce moment là de l’année et pas à un autre ? Quelles sont les véritables origines de Noël ?

La réponse est liée à l’environnement direct des européens, qu’est la nature.

En effet, les croyances païennes aux quatre coins de l’Europe pendant l’Antiquité sont souvent des interprétations des phénomènes naturels qui les entourent.

Les origines les plus lointaines sont donc tout simplement liées au changement de climat et de saison qui a été constaté par les européens de l’époque.

Le solstice d’hiver explique les origines de Noël ?

En effet, le premier fondement de cette fête, se base sur le solstice d’hiver.

Un phénomène marquant le passage culminant dans l’année de la journée la plus courte et l’entrée vers les 3 mois les plus froids de l’année.

Dans la pensée très cyclique et “harmonieuse” des païens de l’époque, les peuples ne voyaient pas l’année comme une frise linéaire, que nous avons souvent l’habitude de voir de nos jours, mais plutôt comme un perpétuel recommencement, une “roue”.

Le solstice d’hiver, pour les païens, correspondait à l’un des 8 points importants de l’année marquant cette « roue de l’année« .

La roue de l’année païenne scandinave

Même si beaucoup d’historiens détectent des rites assez similaires s’attribuant des noms différents un peu partout à travers l’Europe, on retient surtout le modèle scandinave comme première véritable émergence de la fête du solstice d’hiver.

Des origines européennes diverses

Cette fête sera appelée “Yule” par les scandinaves, qui signifie “roue” en vieux norrois. Cependant il reste encore quelques historiens qui continuent de penser que la fête a des origines variées.

On pourra citer des fêtes toutes assez similaires comme le Sol invictus (le « soleil invaincu »), célébrée par les Romains à partir du IIIsiècle de notre ère.

On pourra également noter l’équivalent dans les mythologies égyptiennes (Osiris).

En Perse, le culte de Mithra marque également la victoire de la lumière sur les ténèbres.

Chez les grecs (Apollon) sera associé à un culte similaire.

Pour les juifs, la fête de Hanoucca, fixée au 25 du 9e mois lunaire est proche du solstice d’hiver.

Beaucoup d’autres rites, fêtes et festivales seront dépoussiérés ou découverts au fil des siècles tout au long de l’Antiquité.

Mais comme indiqué, l’Histoire retiendra cependant le modèle scandinave comme première véritable émergence de la fête du solstice d’hiver en tant qu’ancêtre de Noël.

La lumière comme symbole principale

Pour se mettre dans le contexte, il ne faut pas oublier qu’en Scandinavie, la localisation dans certaines zones est tellement au nord du globe que pendant plusieurs mois de l’année il fait quasiment continuellement nuit.

C’est donc l’avènement de l’hiver pas juste de façon symbolique, mais de façon réelle et concrète pour les européens de l’époque dans cette région du monde très difficile.

C’est dans ce contexte que la lumière à une forte symbolique à cette période de l’année, car elle est très absente et l’Homme sent le besoin de la faire jaillir plus que jamais à cette période de l’année.

Yule marque en quelque sorte le point culminant où l’obscurité gagne mais va bientôt faire place à la lumière.

Cette dernière est donc le principal symbole utilisé lors de cette fête, sous toutes ses formes au fil des siècles : grand feu, bougies, lumières dans les rues, guirlandes, feux de joie, sapin éclairé etc.

Illustration d’un ancien festival de Yule Nordique (Die Gartenlaube, 1880)

La lumière comme symbole de cette fête est donc le principal héritage en ligne directe jusqu’à aujourd’hui dont nous héritons de ces rites païens. La lumière est donc profondément ancrée dans les consciences collectives. Aujourd’hui encore, on n’imagine pas la fête de Noël sans des lumières omniprésentes.

L’arbre comme pilier central de Yule

Toujours dans cette vision cyclique des choses, les païens scandinaves appréhendaient l’univers tel un monde circulaire soutenu par un “arbre monde” appelé Yggdrasil. La figure de l’arbre est donc extrêmement symbolique chez les païens scandinaves.

Le choix d’utiliser un arbre comme pilier central de cette fête fait directement référence à cette vision de la “roue” qui nous permet de comprendre comment le soleil se déplaçait selon la vision scandinave.

” Ygdrassil, l’arbre-monde dans la mythologie nordique, un arbre sacré qui prend appui sur l’axe de la terre et monte vers le ciel.

Cet arbre relie 3 mondes : Ásgard, le monde des Dieux, Midgard, le monde des humains et Niflheim, le monde de l’obscurité.

Ses racines sont ancrées dans le monde obscur tandis que ses branches sup­portent la voûte céleste et constitue un passage entre le royaume des Dieux et la terre.

Lors de Yule, le soleil revient sur terre par ce passage (tout comme le père-noël descend par la cheminée).

Il s’agirait d’une métaphore : l’âme du soleil, après avoir quitté le monde des humains pour rejoindre celui des Dieux le 1er novembre, redescend dans le monde des humains via l’arbre-monde.”

Encore loin de l’arbre de Noël tout décoré que nous connaissons aujourd’hui, cette première base fera son cheminement au fil du temps pour devenir ce que l’on connait comme le sapin décoré d’aujourd’hui.

Cette tradition très fragmentée en Europe se perdra puis reviendra à plusieurs reprises, avant de définitivement faire son retour en force vers les années 1520 en pleine Renaissance.

C’est aux alsaciens qu’on devra cette fois-ci ce retour aux sources car ils seront les premiers à choisir de décorer les arbres de Noël quand les habitants de la région commencèrent à couper les arbres encore verts de la Saint-Thomas pour les orner de confiseries et de pommes, en référence à Adam et Eve.

Une mutation de Yule vers “Noël”

Sur cette célébration du solstice d’hiver, viendra un nouvel arrivant peu attendu et qui poussera les chrétiens encore assez jeunes dans l’Histoire à s’approprier cette fête pour faire contrepoids face à une autre croyance grandissante.

Cette anecdote assez intéressante dont certains vérifient encore la véracité historique nous est parfaitement expliquée par le site Etaletaculture.fr

On y comprend l’essentiel ci-dessous :

” En premier lieu, rappelons-nous que la célébration de la naissance de Jésus est une pratique très tardive qui n’apparaît que vers l’an 300.

Avant cette date, les Chrétiens considèrent qu’il y a des choses bien plus importantes à fêter que la naissance d’un bébé, fût-il fils de Dieu.

À cette même époque, justement, se propage dans l’Empire romain un culte païen qui inquiète beaucoup l’Église : le Dieu Mithra, divinité indo-iranienne apparue vers 1500 ans avant Jésus-Christ, jouit d’un regain d’intérêt et est vénéré partout dans le bassin méditerranéen.

À tel point que l’empereur Aurélien envisage d’en faire le dieu officiel de l’Empire (et on imagine d’ici à quel point Jupiter et sa clique devaient fulminer en entendant pareille ineptie…)! En 274, il officialise donc cette religion et érige même à Rome un splendide temple dédié à Mithra.

Il faut voir dans cette décision d’Aurélien un calcul politique. Officialiser le culte de Mithra revient à apaiser l’Empire (notamment les peuples fédérés) en proie à de nombreuses révoltes…

Chaque année, donc, Aurélien fait célébrer la naissance du Dieu-Soleil par des jeux somptueux. Et devinez un peu le jour de cet anniversaire? Je vous le donne en mille : le 25 décembre !

La communauté chrétienne prend peur devant l’ampleur du phénomène Mithra. Pour tenter de contrer l’influence croissante de cette divinité païenne, les autorités religieuses décident d’instaurer une toute nouvelle fête: celle de la naissance de Jésus. Pas besoin de vous faire un dessin, la date du 25 décembre est choisie pour faire un peu d’ombre au soleil (ah, ah). Et le lobby chrétien parvient finalement à ses fins: le christianisme, appuyé par l’Empereur Constantin, gagne petit à petit du terrain sur le mithraïsme qui tombe bientôt dans l’oubli…”

On y apprend donc pour ce qui est de la date que la fête de Noël se serait donc calquée sur la date de la célébration du culte de Mithra. C’est à partir de ce moment que la date du 25 décembre apparaît, décalant donc légèrement la date du solstice d’hiver traditionnel.

Une date qui se décide par les habitudes déjà présentes

Sur cette date mise en avant par les chrétiens, viendront se greffer progressivement toutes les croyances païennes vues précédemment qui se marieront parfaitement avec la foi chrétienne dans les différentes zones d’Europe au fur et à mesure de la christianisation.

D’ailleurs pour certains, l’explication du 25 décembre viendrait plutôt du Pape Libere qui, pour se fusionner naturellement avec les croyances païennes et ainsi permettre plus facilement à la chrétienté de prendre racine en Europe, déplaça la date de naissance de Jésus volontairement.

De fait, au commencement du christianisme, la naissance du Christ fut d’abord estimée en avril, puis en mars ou encore en janvier.

Le pape Libere la fixa officiellement au 25 décembre afin de séduire les populations très attachées à leurs croyances liées à la Nature et au cycle des saisons.

Pour plus de crédibilité, il leur expliqua que Jésus avait été conçu le 25 mars, lors de l’équinoxe de Printemps (période de fertilité), était né le 25 décembre, lors du solstice d’hiver (période de renouveau) et était mort le 25 mars. La boucle était bouclée, le cycle des saisons aussi.

On y voit ici cet attachement particulier à la vision cyclique des païens que nous avons pu constater précédemment.

C’est donc fort de cette nouvelle identité que la fête du solstice d’hiver se mutera en ce qui deviendra de plus en plus progressivement Noël, avec cette idée sous jacente de la naissance de Jésus.

Le solstice mute en célébration de la naissance du Christ

D’ailleurs, pour ceux qui se demanderait l’étymologie du mot Noël, c’est tout simplement à partir de ce moment charnière de l’association du solstice d’hiver à la naissance de Jésus Christ, que l’on nomma à travers l’Europe cette fête le “jour de la naissance”.

Les mots signifiants “Naissance” dans les différentes grandes langues romanes de l’époque évolueront au fil du temps pour devenir Noël en Français.

En Anglais c’est encore plus littéral puisque la traduction Christmas signifie directement “Messe du Christ”.

La figure du père Noël

Le père Noël est également un vestige des figures du passé et les sources qui le concernent sont encore plus variées et hétérogènes.

Certains attribuent son origine à Nicolas de Myre, connu communément sous le nom de Saint-Nicolas, quand il s’agit d’historiens se concentrant sur le spectre chronologique chrétien.

Mais d’autres remontent bien plus loin en puisant dans les mythologies païennes.

Une origine scandinave ?

Le Père-Noël aurait pour certains une source démarrant dans la mythologie nordique. Chez les scandinaves, le dieu Thor et certaines divinités profitaient du solstice d’hiver pour récompenser leurs adeptes les plus fervents.

Ce qui rappelle étrangement le père Noël récompensant avec ses cadeaux.

L’incarnation de Thor, représenté comme un vieil homme habillé en rouge et portant une barbe blanche qui se déplacerait sur un char tiré par des boucs ne ferait donc aucun doute pour certains.

Le père Noël pourrait également avoir été inspiré par le Dieu Odin, son père, qui chevauchait Sleipnir, un cheval à 8 pâtes qui n’est pas sans évoquer les 8 rennes du père-noël.

D’autres historiens avancent qu’il prendrait plutôt ses origines des croyances gauloises. Dans le panthéon de la mythologie gauloise on y remarque facilement la ressemblance avec Belen.

Il était le grand Dieu solaire, père de Gargan, un Dieu plus proche de l’homme et de la nature.

L’ethnologue Arnold Van Gennep voit dans le père-noël la réminiscence de ce Dieu celte qui portait une hotte et des bottes.

Pour d’autres, il s’agirait du dieu Belen lui-même.

Une version suédoise et ancienne du père Noël

D’autres écoles de pensées sur le sujet pensent encore que le père-noël vient d’Apollon conduisant le char du soleil, qui parcourt la Terre pour répandre la lumière.

On voit donc que quelque soit les cultures, le lien avec le soleil est toujours présent : le père-noël est celui qui ramène la lumière sur terre et qui récompense les fidèles.

Les cadeaux, un symbole de passation

La coutume accompagnant le Père Noël de ses cadeaux est également très symbolique et imprégnée des traditions païennes.

En effet l’analogie du Père-Noël descendant du ciel pour offrir ses cadeaux serait directement liée aux coutumes nordiques, il s’agirait en fait d’une manière de symboliser la mémoire des anciens offerte aux enfants, une passation de savoirs entre générations.

En Scandinavie, on avait coutume de conserver des objets ayants appartenu aux anciens disparus dans leur tumulus (tombeaux coniques en pierre qu’on érigeait au-dessus des sépultures).

Le soir de Yule, on allait les récupérer pour les offrir aux enfants.

On note ici l’importance accordée à l’idée de filiation, de transmission et de perpétuation du cycle de la vie.

Les cadeaux, de ce point de vue seraient donc extrêmement forts en symbolique et seraient l’opportunité parfaite pour en profiter afin de transmettre du savoir, de la sagesse ou une passion que l’on souhaiterait avoir en commun avec un proche.

C’est donc une réelle opportunité de profiter de cette fête pour perpétuer la passation de savoir entre les générations.

Les idées de cadeaux dans notre société consumériste actuelle abondent et pourtant comme le dit l’adage : trop de choix tue le choix.

Beaucoup ne savent plus quoi offrir.

C’est dans l’optique de vous aider dans ce casse-tête des fêtes de fin d’année que j’ai rédigé sur The Conservative Enthusiast,  une liste d’idées de cadeaux de Noël.

Mais comme vous l’avez compris avec cette article, l’esprit de Noël au final, c’est surtout la passation entre générations, des moments partagés et du savoir transmis.

J’espère que cet article sur les origines de Noël et de cette exploration de ses différentes origines à travers l’Europe vous ont permis de mieux en saisir l’importance.

 Retrouvez tous mes autres articles.

Sources :

Noël païen : une histoire millénaire

https://www.brunhilde-mag.com/index.php/2019/12/11/noel-paien-histoire-millenaire/embed/#?secret=sCLinAg8Hm

https://www.espacefrancais.com/les-legendes-et-les-histoires-de-noel/embed/#?secret=GeaBf3VbHp

http://www.cefrelco.com/centre-fait-religieux-contemporain/noel_fete_chretienne_ou_fete_paienne_

https://www.etaletaculture.fr/culture-generale/noel-ne-fete-pas-la-naissance-de-jesus/

https://www.touteleurope.eu/actualite/les-origines-de-noel.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/No%C3%ABl

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