Le conservatisme et l’éducation
Dans cet article, j’approfondis le lien intrinsèque et vital entre éducation et conservatisme, démontrant pourquoi l’un ne va pas sans l’autre.
J’ai déjà eu le plaisir de vous introduire la philosophie du conservatisme dans un article dédié, qui vous donnera rapidement les bases.
Mais maintenant, nous allons aborder ce sujet sous un angle différent qui accentuera beaucoup plus sur ses liens étroits avec l’éducation.
J’ai tendance à penser depuis plusieurs années que les deux sujets sont en réalité intimement liés, j’en ai même dégagé une sorte de “règle” universelle qui pour l’instant ne m’a jamais fait défaut.
Une bonne éducation mène toujours au conservatisme et le conservatisme mène toujours à la soif d’éducation.
Alexis LSK
Ce cercle vertueux est lourd de sens car on comprend bien ensuite pourquoi lorsqu’on brise ce cercle, les sociétés deviennent déséquilibrées et la médiocrité s’installe.
Lorsqu’un état ou une société chasse l’éducation, le manque de culture entraîne deux phases : l’ignorance du pays puis la haine du pays.
Je vois parfois des gens « de droite » s’étonner de voir à quel point les gens de gauche ne connaissent pas l’Histoire ou à quel point ils sont ignorants, ou encore pourquoi leurs arguments peuvent tout simplement et la plupart du temps, être écrasés par un simple… rappel de l’Histoire et des faits.
Mais en réalité, c’est PARCE QUE ils sont ignorants, qu’ils sont de gauche.
C’est précisemment leur manque d’éducation, qui cause l’absence de conservatisme.
Car on a pas d’éducation, pas de culture, alors quoi conserver ?
En effet, l’ignorance, conséquence directe de l’absence de connaissances et de devoir de mémoire, induit ensuite de manière logique la non-identification des individus de la société à ce même pays.
Et lorsqu’on a des gens qui ne s’identifient pas à quelque chose, que ce soit une culture, une histoire ou un peuple, on obtient au mieux de l’indifférence, au pire de la haine.
Cette logique qui semble pourtant fondamentale une fois qu’on la connaît est néanmoins absente de la majorité des esprits de nos contemporains.
Et c’est cette amnésie et cette absence cruelle de prise de conscience de cette règle universelle qui cause la dégringolade du pays, car…
La chute des esprits entraîne toujours la chute des corps.
Un peuple ne peut donc pas survivre s’il s’oublie lui-même.
Et le seul moyen de ne pas s’oublier passe par ces deux fondamentaux, sur lesquels toute grande civilisation s’est appuyée :
Le conservatisme et l’éducation.
Pour consolider et apporter de précieuses pensées complémentaires à ma réflexion, je me tourne donc vers la revue Le Conservateur de Chateaubriand pour étayer notre vision sur l’éducation et le peuple.
Citation :
Une des plus dangereuses erreurs de notre siècle est de ne considérer l’homme que dans ses rapports avec l’homme, et de séparer entièrement la société présente de la société future, à laquelle tout se rapporte dans les desseins de Dieu, et dans l’ordre qu’il à établi. Dès lors, cette société passagère ne se fonde sur rien, ne se lie à rien, non plus que l’homme même. Obliger de se créer, hors de sa nature, un nouveau mode d’existence, elle marche au hasard, d’essais en essais, de révolutions en révolutions, et on la voit avec effroi traverser rapidement des espaces inconnus, comme si elle se sentoit poursuivie par un funeste génie. Sous l’empire exclusif des constitutions humaines, point de pouvoir, car l’homme n’a pas droit de commander à l’homme ; point de devoirs, car pourquoi l’homme devroit-il quelque chose à l’homme ? Donc le désordre absolu, donc la mort. Tel est le terme fatal vers lequel s’avancent les nations assez insensées pour isoler Dieu de leurs lois et de leurs institutions politiques. Et ne seroit-ce point la cause secrète des agitations qui fatiguent l’Europe depuis trente ans ? Il me semble difficile de ne pas remarquer, dans la plupart des peuples, je ne sais quelle vague inquiétude qui les pousse au changement, un malaise général, et comme une pénible difficulté d’être. Les sources de la vie ont été fermées, on en cherche de nouvelles. C’est ce qu’on nomme le mouvement du siècle, le progrès des lumières et de la civilisation ; mots pompeux dont nous recouvrons notre irréparable misère : mais il n’en faut pas davantage à notre orgueil dégradé ; sur un squelette hideux il jette un manteau de pourpre, et le voilà content.
Cependant, malgré ces lumières, le peuple, en beaucoup de lieux, plongé dans une ignorance sauvage, privé de sa religion, qu’on lui a ravie, et qu’on paroit craindre de lui rendre, sans foi, sans frein, ardent de passions décidées à s’assouvir à tout prix, désole le présent et menace l’avenir. Les journaux ne nous entretiennent que de crimes inouïs, de forfaits tels que la loi n’eut jamais osé les prévoir. La curiosité publique, corrompue elle-même, se repait froidement de ces récits épouvantables. Tuer, pour elle, ce n’est plus rien, s’il ne se mêle au meurtre d’exécrables raffinements de barbarie. Le suicide, autrefois si rare, et contre lequel la société sévissoit avec tant de rigueur et de raison ; le suicide, qui partout où règne le christianisme inspire une consternation profonde, n’excite pas même aujourd’hui de surprise, et chose prodigieuse! est protégé par l’autorité civile contre la sainte vindicte de la religion. Je ne parlerai point des nombreuses violations des propriétés, du mépris du sermet, de la cupidité, de l’égoïsme, et de tous ces vices qu’on apelle nos moeurs ; on avoue tout, on convient de la dépravation du peuple, et l’on dit : “C’est qu’il est aveugle ; il faut l’éclairer.” L’éclairer ! Et comment ? En propageant les lumières du siècle par un enseignement rapide des premiers éléments de nos connaissances.” – Félicité Robert de Lamennais
Je ne sais pas pour vous, mais à lire ces mots, je suis terrifié de voir à quel point ils sont d’actualité.
On y reconnait presque trait pour trait notre société actuelle.
Et l’abbé de Lamennais qui avait intervenu avec brio dans la revue, continue son écrit pour encore quelques pages, expliquant à quel point le manque d’éducation est la source de tous les maux mais également à quel point la philosophie des Lumières, similaire au gauchisme actuel, a réussi à s’immiscer insidieusement dans l’éducation dès le plus jeune âge dans l’école de la République.
L’Éducation nationale, qui devait normalement produire de grands cerveaux car responsable de notre éducation, n’a jamais autant produit de crétins.
Où sont donc les grands esprits que cette éducation nationale est censée produire ?
Où sont donc les promesses de cette école qui est censée être en charge de notre éducation ?
Où sont donc les résultats ?
Quand on s’y penche d’un peu plus près, on réalise la supercherie.
On se rend compte que cette école qui vous glisse de doux mensonges en vous disant vouloir vous éduquer ne fait en réalité que vous abrutir et vous rendre ignorant.
Pire, elle vous désinforme, vous martelant dès le plus jeune âge des dogmes qui s’ancreront dans le subconscient, des mensonges qui matricent aujourd’hui votre vision de la réalité et qui sont tous faux.
Et nous y sommes, aujourd’hui, dans l’absence de conservatisme et d’éducation.
Jamais une époque n’a connu une si grande masse d’incultes et d’ignorants.
Jamais une époque n’a vu une telle absence du conservatisme.
Cet état de fait, comme vous le savez maintenant, ne présage rien de bon.
Car je vous renvoie à mes premiers mots…
La chute des esprits entraîne toujours la chute des corps.
Alexis LSK
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