Métapolitique | Politique
L’échec de la démocratie

La démocratie, cette tyrannie déguisée

Dans cet article, j’ai voulu déshabiller et mettre à nu la plus séduisante des sirènes de notre époque, aussi envoutante que meurtrière, aussi bien ficelée qu’injuste : La démocratie.

“La démocratie est la plus séduisante et meurtrière des sirènes.”

ALEXIS LISIAK

Lors de son voyage en Amérique, l’aristocrate français qu’est Alexis de Tocqueville (né en 1805) va visiter de nombreux endroits du jeune continent américain fraîchement indépendant.

Il va constater les prémices de la démocratie moderne et tel un fin observateur, va en faire une synthèse brillante puis va même réussir à constater les prémices des dérives et des effets à long terme de ce type de régime, prédisant ainsi le futur de l’Occident pour les siècles à venir.

Il réunit tout son travail dans son œuvre “De la démocratie en Amérique” qui est considérée comme l’un des plus grands travaux de la philosophie politique, étudié dans les plus grandes écoles et universités du monde.

200 ans plus tard, lire ce visionnaire nous glace le sang.

Il décrit avec un niveau de détail et de précision terrifiant tous les défauts et les vices de notre société actuelle.

Il avait tout prévu.

Et je me fais un devoir dans cet article d’être l’humble passeur de son message.

Alexis de Tocqueville avait compris 2 choses fondamentales qui semblent encore être toujours incomprises par la majorité des peuples des pays occidentaux aujourd’hui et qui pourtant, semblent évidentes une fois que l’on se pose les bonnes questions.

Ces deux découvertes primordiales sont que :

  • La démocratie est inévitable
  • La démocratie se transforme toujours en tyrannie

La démocratie à cette particularité d’avoir nécessité tellement de luttes, tellement de sang, tellement de débats, de combats, d’actes héroïques ou révolutionnaires, que désormais il est gênant, dérangeant, presque honteux, de se rendre compte qu’au final ce n’est pas le “meilleur système” comme on a essayé de nous le faire croire.

Mais tout comme une acquisition mauvaise qui aurait requis une trop grande quantité d’efforts, il en va de notre fierté, de notre ego et de notre crédibilité de l’admettre. Comme si l’avouer était un aveu de défaite. Et tel un égaré qui se serait enfoncé beaucoup trop loin sur la mauvaise route, il devient bien trop coûteux et difficile d’admettre que l’on s’est trompé et de rebrousser chemin.

Et pourtant, c’est ce que je vais vous demander de faire avec moi dans cette analyse.

La démocratie place le matérialisme comme seul et unique sens à la vie

Le premier problème dont Tocqueville va s’attrister, c’est que la démocratie place automatiquement le matérialisme comme indicateur absolu de tout : la réussite personnelle, professionnelle, la qualité d’une idée, d’une œuvre et même le prix d’une vie.

La démocratie a le premier défaut qu’elle place tous les individus à égalité.

Elle met au même niveau un délinquant ou un simple ouvrier, avec un docteur ou un économiste, sur n’importe quelle question.

Ce qui à deux effets premiers :

  • Annuler toute volonté ou tout mérite lié à l’effort, au travail et à l’étude (à quoi bon faire 8 ans d’étude pour juger d’une question de médecine par exemple, si le premier plombier venu aura un avis de la même valeur)
  • Remettre dans les mains de gens complétement ignorants, des questions très sérieuses qui demandent un niveau approfondi de compréhension, de connaissances et de compétences

En ignorant complétement les compétences et la légitimité de chacun, elle mettra au même niveau par le vote, sur une question, le premier ignorant venu qui débarque et un expert qui dédie depuis 30 ans sa vie au sujet, sans distinction.

Leurs votes auront la même valeur bien que leur niveau de compétence sur le sujet est profondément déséquilibré.

Ce qui est une aberration.

Telle une course, de cette position de départ, se dégage au final un seul et unique but : s’enrichir.

La monnaie et l’argent deviennent donc automatiquement le marqueur, la jauge par laquelle tout est jugée.

Ainsi, tout va devenir échangeable, monnayable et va être soumis à un souhait de rentabilité.

Pire encore, la valeur de toute chose ne va plus être jugée par sa qualité intrinsèque mais par sa valeur pécunière.

L’auteur nous montre donc que par exemple, dans une démocratie, un livre qui ne se vendrait pas serait donc automatiquement présumé comme mauvais.

Or, il ne nécessite pas d’être sorti de Saint-Cyr pour savoir que c’est en général le contraire.

Les livres dit “populaires” sont en général assez médiocres alors que les livres très travaillés, qui demandent un très haut niveau de compréhension ou qui sont les plus raffinés, sont par nature destinés à une toute petite élite capable d’avoir ce niveau.

Le nombre de ventes n’est donc pas du tout synonyme de qualité, car il fait la confusion entre qualité et quantité.

Le fast-fashion moderne, ainsi que le fast-food entre autres, nous l’ont d’ailleurs bien démontré.

Ce n’est pas parce que c’est populaire, que c’est le meilleur choix.

Ce système condamne les créations les plus belles et abouties, à tout simplement s’éteindre dans l’indifférence si elles ne plaisent pas à la masse.

Cette simple observation qui peut sembler anodine au premier abord est en réalité dramatique à grande échelle, car elle engendre une mentalité qui ne cherche plus du tout l’excellence mais uniquement la rentabilité.

On ne cherche plus à pousser son art ou artisanat au plus haut niveau possible mais à au contraire toujours plus simplifier les choses, pour vendre au plus grand nombre.

La démocratie amène donc intrinsèquement au nivellement par le bas.

C’est la raison d’ailleurs pour laquelle la république cherche par définition à continueller abrutir ses électeurs. Car le manque d’éducation entraîne automatiquement à l’éloignement du conservatisme.

Mais cela n’est que le premier niveau de constatation.

Car le second est encore plus dramatique.

C’est que la démocratie crée des éternels consommateurs.

Car lorsque toute la société est gérée et tourne autour de l’argent, alors le principal et seul objectif qui va occuper toute l’existence des individus va donc être l’argent.

Pour survivre dans ce monde, l’individu devient donc contraint de se plier à l’éternel cercle vicieux du : il faut travailler pour s’enrichir > s’enrichir pour consommer > consommer pour exister.

La démocratie devient toujours démagogie

Mais la démocratie ne fait pas que placer l’argent comme dieu tout puissant, elle remet par conséquent automatiquement le pouvoir dans les mains des plus riches.

L’élection sert donc à élire le plus puissant et non pas le plus juste, le plus altruiste ou le plus compétent.

Pire encore, la démocratie permet donc par ricochet aux plus riches de monopoliser, de séduire voire de corrompre les votants afin de s’accaparer le pouvoir.

Les puissants rentrent donc dans un cercle vicieux tout aussi stupide, où la démocratie les pousse à s’enrichir, et pour s’enrichir ils souhaitent accéder au pouvoir et une fois au pouvoir ils ne cherchent pas à l’exercer pour le bien commun mais uniquement pour se faire réélire afin de continuer à s’enrichir.

Socrate en son temps l’avait déjà très bien compris. Il utilisait déjà cet exemple :

Imaginez une élection entre deux candidats, l’un serait un vendeur de confiseries et l’autre un docteur.

Le premier, pourrait se flatter de ne vendre que des choses agréables et délicieuses à son audience et pourrait accuser son rival de ne proposer que des médicaments dégoutants, des remèdes infectes et des opérations douloureuses.

Le docteur ne serait en rien capable de répondre avec quelque chose d’aussi séduisant et son seul argument serait de dire que toutes ces souffrances ne seraient là que pour les aider.

Pour qui voterait une audience baignée dans cette mentalité de l’argent et du matérialisme, comme je l’ai décrite juste avant, selon vous ?

Vous vous en doutez bien, la masse, surtout si elle est ignorante ou mal informée, votera toujours pour le démagogue.

Tels des enfants, les électeurs voteront donc toujours pour le plus séduisant et jamais pour celui qui leur veut du bien, car la démocratie est programmée pour faire élire celui qui se vend le mieux et non pas celui qui a raison.

Et cette mascarade continue encore et encore, car chaque nouveau venu, génération après génération, veut faire sa propre fortune et croquer une part du gâteau.

La tyrannie de la majorité

La plupart des gens pensent que tyrannie et démocratie sont des notions opposeés.

Or, Alexis de Tocqueville nous démontre que c’est une erreur, en réalité la démocratie est une nouvelle forme de tyrannie.

Pourquoi donc ? Eh bien c’est très simple lorsqu’on y réfléchit.

La démocratie s’appuie sur une présupposition qui est fausse.

Cette présupposition est que la majorité fera forcément le meilleur choix.

Pourtant, c’est une absurdité de croire une telle chose. Ce n’est pas parce qu’un grand nombre de personnes à un avis, que c’est forcément le meilleur.

Si cette logique avait était appliquée de tout temps, alors nous croirions encore que la terre est plate, car à l’époque l’immense majorité était contre l’idée que la terre est ronde.

Prenons un exemple concret : vous prenez 10 personnes pour voter une décision autour d’une question de chirurgie très technique. Ces 10 personnes ne se connaissent pas.

Sur ces 10 personnes, 9 sont des travailleurs moyens : des chauffeurs, des coiffeurs, des maçons etc..

Et 1 est un chirurgien compétent sur le sujet qui est le seul à savoir comment opérer.

Si on les fait voter entre la décision A qui serait la bonne (mais pas vendeuse) et la décision B qui est la mauvaise (mais séduisante et facile), cela ferait donc 9 voix pour B et 1 seule voix pour A.

Le chirurgien sera étouffé et toujours en infériorité numérique.

Ce phénomème se nomme la tyrannie de la majorité.

La démocratie part du postulat que la majorité a forcément raison.

La majorité peut donc vite se transformer en un monstre tyrannique et ignare.

Socrate (encore lui) donnait également un exemple encore plus frappant.

Imaginez que la société soit un navire.

Qui voudriez-vous placer aux commandes de ce navire ? La majorité ? Ou la petite élite compétente en navigation ?

Eh bien la démocratie élira toujours la majorité.

Vous voyez comme c’est ridicule ?

Réalisez-vous que ce système est appliqué partout aujourd’hui dans nos démocraties modernes, pour toutes les questions soumises au vote, que ce soit au travers d’un suffrage direct ou d’une élection représentative.

Et ensuite, tout le monde s’étonne de voir que nos pays vont droit dans le mur ?

La démocratie, depuis la Révolution française, ne fait que condamner le pays depuis environ 200 ans mais personne n’a l’air de faire le lien…

Elle met sur un même pied d’égalité des gens très médiocres sur certaines questions avec des gens très qualifiés.

Elle présuppose que tous les avis se valent, peu importe si vous avez étudié le sujet pendant 20 ans ou si vous êtes illettré.

Et par défaut, comme chaque être humain ne peut que se spécialiser sur un domaine durant son existence, on obtient donc automatiquement un mécanisme qui fait que les électeurs spécialistes et compétents se retrouvent donc TOUJOURS en minorité.

Cette tyrannie de la majorité ne fait qu’imposer, vote après vote, toujours les mauvais choix.

Pas étonnant que nos sociétés s’enfoncent toujours plus dans la décadence.

Pas étonnant non plus que les puissants se réjouissent de cette situation, car les démagogues ne font que créer des problèmes, puis se présentent comme les solutions aux problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés, créant ainsi une boucle infinie.

La démocratie est anti-liberté

La plus terrible des découvertes d’Alexis de Tocqueville, c’est lorsqu’il s’est rendu compte que la démocratie ne poussait pas à la liberté de pensée mais au contraire, ne faisait que réduire toujours plus le sens critique et la capacité de réflexion de ses citoyens.

Baignant dans l’illusion que la démocratie est juste et bonne, les citoyens ne cherchent plus à réfléchir et délèguent la responsabilité du sens critique à d’autres.

Ces citoyens ne se font donc plus une opinion par eux-mêmes mais uniquement par le biais de l’avis des autres, des journaux et des médias.

Pire encore, dans une société gouvernée par le matérialisme et l’argent, chaque citoyen n’a surtout pas intérêt à exprimer ses opinions à ses voisins.

Car en effet, pourquoi prendre le risque de confronter ses idées à d’autres, s’ils sont potentiellement des clients ?

Dans un monde régit par la poursuite de l’enrichissement, un avis politique sera toujours effacé si derrière, il y a d’abord quelque chose à vendre…

Ce mécanisme vicieux ne prend pas juste effet dans les votants, mais également dans ceux au pouvoir.

Ainsi, apparaissent automatiquement en démocratie, les conflits d’intérêts.

Car oui, lorsqu’un puissant est élu et que le peuple lui demande de voter une loi contre l’un de ses principaux alliés économiques, vers qui croyez-vous que le puissant va se ranger ?

Vers le peuple ou vers son allié ?

L’exemple le plus criant est qu’aujourd’hui, vous en êtes peut-être vous-même témoin voire victime, la majorité des gens n’osent pas prendre la parole sur certains sujets, de peur de perdre leur emploi ou d’être ostracisé socialement, ce qui signifie dans notre monde d’aujourd’hui tout simplement la mort économique, voire la mort tout court pour les plus précaires.

Il n’est pas rare non plus aujourd’hui de voir certaines personnes subir des menaces de mort pour des prises de positions.

La république gouverne mal mais elle se défend bien.

ANATOLE FRANCE

Le constat est donc là.

Plus vous réfléchissez et plus vous exprimez votre sens critique, plus vous mettez en péril votre vie.

Cette liberté de pensée s’étouffe donc peu à peu, tel un muscle qui s’atrophie car de moins en moins utilisé.

Et pourtant, cette “liberté de pensée” n’est-elle pas la plus vitale, la plus cruciale car elle fait découler toutes les autres libertés ? Comment pouvez-vous décider de quoi que ce soit, si vous n’êtes pas vous-même maître de votre cerveau et vos pensées ?

Et d’ailleurs, même si vous faites partie des rares qui en prennent conscience et qui décident de réfléchir plus profondément… pour quoi faire ensuite ? Pour voter ?

Rappelez-vous, votre vote sera noyé sous la majorité.

Le pire dans tout ça, c’est que Tocqueville avait également compris que la démocratie, sur le long terme, s’accentue toujours de plus en plus sur l’égalité et non pas sur la liberté. Il utilisera d’ailleurs comme titre dans l’une de ses grandes parties : “Pourquoi les peuples démocratiques montrent un amour plus ardent et plus durable pour l’égalité que pour la liberté.”

La démocratie mène donc intrinsèquement à l’égalitarisme… qui est la colonne vertébrale du gauchisme, comme nous l’explique si bien mon ami de la chaîne Ego Non.

La fameuse devise de la république : “Liberté, Égalité, Fraternité” est donc un oxymore.

On ne peut pas avoir la liberté et l’égalité à la fois, les deux sont antinomiques.

Comment prétendre vouloir la liberté, lorsque dans le même temps on coupe les têtes qui dépassent et les ailes au premier qui souhaite s’émanciper, par souci d’égalité ?

La liberté est donc dans cette situation juste une illusion.

Liberté et Égalité sont incompatibles, pire, ils sont opposées. Là réside tout le mensonge de la démocratie, en se présentant comme le régime de la liberté par excellence alors qu’il est en réalité son plus grand ennemi.

C’est d’ailleurs ce qu’il dira lui même lorsqu’il annoncera :“les peuples démocratiques ont pour l’égalité une passion ardente, insatiable, éternelle, invincible ; ils veulent l’égalité dans la liberté, et, s’ils ne peuvent l’obtenir, ils la veulent encore dans l’esclavage. Ils souffriront la pauvreté, l’asservissement, la barbarie, mais ils ne souffriront pas l’aristocratie.”

Ce résultat devrait vous être alarmant. N’est-ce pas l’opposé de la prétendue démocratie qu’on vous a vendu ?

En réalité, et maintenant vous le savez, s’en est au contraire, son fruit le plus pur.

La démocratie, semblable aux sirènes envoûtantes qui cherchent à emporter les marins dans les profondeurs.

Arrivé au point où nous en sommes, donc, il nous faudrait un courage monumental digne d’Ulysse pour être capable de nous faire violence afin de ne pas succomber à ses chansons et ses facilités, si l’on ne souhaite pas que notre civilisation soit assassinée lentement de l’intérieur par cette sirène qu’est la démocratie.

Au point où nous en sommes, nous n’avons plus le choix : traverser le chant des sirènes avec une discipline de fer…

ou périr.

Pour aller plus loin :

Retrouvez tous mes autres articles.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *